Lost GDC

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Au début, je trouvais le jeu beaucoup trop facile: des heures et des heures à gérer pour découvrir qu'il n'y a presque pas de challenge. Donc je me suis dit merde, soit j'abandonne, soit je pousse la difficulté en "intense" et je teste une partie dans la banquise. J'ai pas été déçu.

C'est long, mais c'est une vraie partie très fun, et pas un pavé chiant. C'est une spirale d'échec, de crises, où les colons sombrent dans la faim et la folie. Le jeu va très, très loin.

Vous êtes pas forcés de tout lire, vous pouvez directement aller au passage où ça part en cacahuètes. J'ai pas non plus l'écriture du siècle. JVC fait chier avec ses spoilers qui sautent à chaque ligne, ça ferait beaucoup - indigeste si je pouvais vraiment séparer en parties sans faire des blocs de texte.

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Cadre Cassandra/Intense. Glacier à 3000 mètres d'altitude, -25° l'été, -80° l'hiver. J'ai pris une équipe de colons avec des stats convenables, impossible de jouer avec des divas qui refusent de se salir les mains dans le Glacier. Les conditions sont terribles, mais en soit le plus gros facteur d'échec, c'est tout simplement la stabilité mentale des colons. Il fait froid, l'été y a un animal par semaine qui passe sur la map, le reste de l'année si tu mets un pied dehors, tu perds un orteil ou un bras, tu vis littéralement dans un bunker ultra-exigu.

Les objectifs de base sont simple:

  • Mettre en place le plus vite possible une culture de riz, ce qui nécessite une salle chauffée, un sol en gravier, et une installation électrique. Un stock de nourriture quoi.
  • S'emmurer totalement au bout d'un été de 15 jours.
  • Ne pas craquer mentalement. Le jeu est réaliste: d'un point de vue "gamer", les personnages ont des comportements énervants; mais transposé IRL leur comportement colle vraiment, il faut se mettre dans la peau d'un type qui, après un accident de vaisseau spatial, travaille sous -25 et dort dans une cave.

Construire la base

Jour 1: L'USS Scorpio se crash. On a s9aca, Gorill, Kamoze et son chiencendie en vie. Il fait -25, mais les colons prennent vite l'habitude et se baladent en petite veste façon Star-Trek. Par chance, il y a un geyser affleurant une montagne: une source de chaleur naturelle! A moyen terme, c'est l'économie de 4 radiateurs et surtout de 60 unités de bois, sachant qu'aucune végétation ne pousse sur un glacier. L'hiver, je pourrais miner façon minecraft. Au moment du repas, tout le monde s'assoit et compte les rations restantes. Ils se regardent tous, pétrifiés, puis regardent chiencendie. Cinq minutes plus tard, ils se sont constitués un stock de viande et de fourrure. Kamoze prend un coup au moral, lui qui aimait tant se rouler dans l'huile avec son chiencendie quand il était sur Terre. Par malchance, il était déjà en dépression sur Terre, et a embarqué dans l'USS Scorpio pour aller sur une planète où on ne se moquerait pas de ses sourcils. Le premier soir se passe plutôt convenablement vu les standards du coin: ils dorment sur la glace, sans torche, dans un sauna où la température alterne entre 20 et 50 degrés. J'espère au moins tirer quelques jours de travail acharné avant que les colons perdent un peu la tête à cause de leurs conditions.


Jour 5: Tout se passe toujours bien. Grâce à une micro-gestion acharnée, les colons ont vite construit une serre autour d'un amas de gravier ainsi qu'un réseau électrique. Leur dortoir constitue toujours 4m² autour d'un sauna horrible, mais ils ont une literie en pierre au moins. Malgré tout, le moral est bas, les conditions de vie sont infernales. A l'horizon, des raids de barbares vont s'acharner sur nous tout l'hiver, mais si je construis une défense assez solide, ils crèveront de froid avant d'avoir détruit un bout de mur. Personne ne peut survivre plus de 20 minutes à -78°. C'est le challenge principal: être assez productif pour construire de quoi tenir l'hiver, tout en conservant la stabilité mentale du groupe. Ça passe par la mise en place de règles simples, qui tiennent à tenir le fil mentalement: un environnement ultra-clean, des chambres individuelles chauffées en toutes circonstances... Le schéma apparaît: construction de chambres => deuxième éolienne => emmurage complet.

Jour 6: Une capsule se crash pas loin de la base. A son bord, un seul survivant: Vortax, éjecté du Destroyer Yamato. Les colons sont rationnés à un repas par jour, et vivent sur une carcasse de lièvre transformé en pâte façon Matrix. Impossible de le secourir, Vortax crève tout seul dans son coin. Kamoze, en manque de cadavres dans le placard, décide de stocker sa carcasse au fond d'une galerie dans la montagne, là où personne ne le verra. Un cadavre dans la chambre froide pourrait rappeler aux autres colons la réalité s'ils échouent.

Jour 14 Tout est parfaitement mis en place: trois chambres chauffées, des murs solides, une salle de stockage... La première récolte de riz est là, de quoi tenir d'ici la prochaine. Un lit, 8m² de glace, de la lumière, un piquet pour jouer avec des fers à cheval, on peut voir ça comme un luxe ou comme une misère infinie. Je crois que mes colons le prennent un peu mal, mais ils tiennent quand même le coup, à un fil. En tout cas, c'est un sacré tour de force d'avoir construit une base entière en 14 jours sous le froid sans craquer. Mais comme on dit, Winter is coming.

Le fun commence

Jour 16 Éruption Solaire. Le fun commence: plus d'électricité pendant une journée... Ce qui veut dire plus de chauffage pour les plants de riz, qui meurent tous à 80% de maturité.

Jour 17 ll reste 3 carcasses de lapins, et 2 jours avant l'hiver pour chasser. Aucun animal ne se présentera sur la map. Kamoze et s2ada tiennent par habitude sous la malnutrition, entraînés par la One et le multi d'uncharted. Gorill, lui, ne tient plus trop le coup.

Jour 19 Winter has come... Il fait -45 dehors. Et là... Une erreur dans la gestion de l'énergie: plus assez de courant. Pris de court par l'éruption, les colons ont remis en route la plantation ASAP. Mais le vent défavorable n'a pas suffi à fournir assez d'électricité... Et les batteries n'ont jamais pu se recharger! L'électricité qui saute, c'est les plantes qui sautent, et la mort pour tous. Il faut une éolienne de plus! Les colons se relaient et sortent dehors par intervalles de 30 minutes. Et là, Gorill prend un coup de froid, à l'orteil. Ses camarades le secourent, enlèvent ses bottes... Mauvais signe: l'orteil est tout noir. Soins et repos forcé... La tension monte, les insultes volent... Mais l'éolienne est là.

Jour 20: Il y a rien à faire, à part creuser dans les mines comme des autistes, faire deux-trois arrangements par-ci par là niveau confort... Et les rations sont extrêmement basses. L'orteil de Gorill tombe, et la plaie s'infecte. Si on continue à le rationner, son système immunitaire ne s'en sortira pas... Le riz devrait bientôt être mûr, donc autant le nourrir correctement.

Jour 21 Zzzzt. Une panne dans le circuit électrique. Normalement, les batteries servent à ça; chargées à fond on a 6h d'autonomie. Là, on en a qu'une. Course contre la montre pour réparer les câbles, dans un bunker complètement tortueux. Trop tard, les plants crèvent... Passage en mode survie: un repas tous les deux jours pour tout le monde... Puis cinq jours de régime à la fin, on prie pour que de la bouffe arrive sur la map.

Jour 22 Aussi tôt dit, aussi tôt fait: un lièvre se perd dehors, et meurt de froid, mais à l'autre bout de la map. La faim, la tension, le désespoir poussent les nerfs à bout, il suffit d'une mauvaise remarque de s9aca sur l'aspect survie dans PUBG pour que ça parte coups avec Kamoze. Comme d'habitude, s9aca mange la terre, tombe mal et se casse le bras. Les choses s'éclairent: soit on passe à 2 colons, soit on trouve de la bouffe d'une manière ou d'une autre. Les colons, dégoûtés, laissent le sort tirer à pile ou face. Et ça sera Kamozze qui ira parier sa vie, en allant chercher le lièvre qui permettrait au moins deux jours de répis

Je coupe tout suspense: il s'empare du lièvre, et crève d'hypothermie à mi-chemin, avec le seul manteau du groupe. Après une longue hésitation, Gorill part en T-shirt, récupérer le lièvre (et pas le cadavre). Ca se passe évidemment mal et il tombe, devant la porte. Le bras-cassé, s9aca, le récupère. Pas le choix: son pied mal soigné a encore pris le coup à -60°C. Avec un bras + ses compétences minables en médecine, il doit lui préparer une jambe de bois. Seul réconfort, à 2 la bouffe devrait suffire jusqu'à la prochaine récolte.

Jour 23 En résumé, kamozze a perdu sa jambe, les colons ont vu un des leurs mourir, mais ils sont sauvés. Ils ont juste ce qu'il faut de viande pour eux deux. La vie va repartir, leur avenir est assuré maintenant que leur plant ne servira qu'à deux personnes... Et peut-être qu'un jour un visiteur survivra jusqu'à leurs portes. N'étant pas des couillons derrière un écran d'ordinateur, les colons dépriment complètement malgré l'horizon qui s'ouvre. Gorill ne supporte plus les pleurnicheries de s9aca, ça part direct en combat d'estropiés. Mais d'estropiés armés. Après avoir désigné Kamozze "vainqueur" au poumon perforé, ils s'entre-soignent tant bien que mal. La douleur assommante et la démence pointe le bout de son nez...

... Sauf que les tâches habituelles d'entretien du bunker n'attendent pas. Complètement trivial d'allumer les batteries quand on a un colon avec une jambe de bois, non? Pas avec deux couillons qui hurlent et pissent le sang comme dans Reservoir Dogs. Une matinée sans vent, une gestion de l'électricité trop au fil, et c'est les plantes de la serre qui crèvent toutes. Ca prend sept-dix jour pour se faire des kilos de riz. En presque un mois, ils auront pas fait pousser un seul grain.

Jour 27 Les colons arrivent enfin à se réveiller, de leur douleur assourdissante. Kamozze, tient le coup; finalement son adolescence de merde lui aura fait forger une carapace de fer. s9aca lui, peut remarcher... Mais il est à moitié fou. De toutes façons c'est foutu, alors autant en finir de la plus belle des manières: en se goinfrant. Après avoir vidé le frigo, il part en errances, qui l'amènent à aller se coucher dehors, sous -50°C. C'est fini, y a plus de bouffe, j'ai un estropié en sang comme colon, le game over est droit devant...

Jour 29 ... A moins qu'il reste une carte à jouer. Il reste sept jours avant de récolter du riz, maintenant que Kamozze peut remarcher et gérer l'alimentation électrique. Sept jours sans nourriture, c'est trop. Il ne reste qu'une dernière solution: le cadavre dans le placard. Bien compressé en pâte, le cadavre de vortax pourrait fournir une semaine de repas, à raison d'un tous les deux jours. Au bout du rouleau, Kamozze condamne la sortie avec un muret de pierre, au cas où il lâcherait comme s9aca. Puis il se met à l'établit de boucher...

Jour 33Un appel radio? Quelqu'un est poursuivi et demande un abri? Accueillons le, avec de la chance les raiders seront des tribaux armés de massues et pas des mercenaires armés de grenades, et avec encore plus de chance ce beau monde arrivera aux portes sans claquer en route...

A bout de souffle, Bibil arrive, le pied gelé, et casse le mur (incohérence du gameplay). Mais je ne vais pas le soigner tout de suite: même en trainant par terre, il va prendre le pistolet de feu s9aca et se positionner à la porte pour tirer sur les assaillants, avec Kamozze derrière au chaud avec sa vieille carabine. Enfin j'en suis pas si sûr, vous voyez Kamozze est devenu... bizarre, depuis qu'il mange de la viande humaine :hap: . Il traîne hagard, en boitillant entre la mine et la taille de pierre, quand il n'est pas pris de convulsions démentes. Sur les 3 attaquants, un seul réussit à atteindre ma porte. A moitié mort, et touché dans le mille par Bibil.

Bibil? Au lieu de le soigner, on l'a laissé perdre ses jambes. Kamozze n'a jamais rien fait, à part traîner complètement fou en hurlant dans la serre. Bibil crève tout seul dans son coin. Kamozze reprend heureusement conscience, avant d'aller chercher le game over en dormant dehors comme s9aca, et une illumination lui vient: deux corps et un mur... Même avec ses accès de démence qui le poussent à se nourrir "à la source" sans préparation ( :hap: ), ça peut le faire tenir. Et pis maintenant, pour une personne, le bunker est grand et bien meublé...

La soirée finit en festin sanglant, avant une dernière bouffée délirante Kamozze enfile une parka et un bonnet en peau d'être humain. S'il ne se suicide pas, l'avenir est assuré. BGE.